Littérature, écriture

Catégorie : Poèmes (Page 11 of 32)

Journal des poèmes 

28.03.2022

Où va-t-on
L’espace du train m’indique le haut lieu d’une destination vide,
Alourdi par la fixité des problèmes
comme seul point d’horizon 
Comme si la branche était cassée, tenait dans ma main.
Destination vide : joueuse et joyeuse, heureuse.
Dehors, le décor de carton-pâte m’effraie un peu
Mais à vrai dire il ne dit rien, lui non plus ;
Et la nature où se cacher.
Le merle lui ne se cache pas, sauf dans son chant.

 

26.03.2022

Elle est passée, la floraison du cerisier
Mais il reste
Un deux, trois pétales
Une poignée de jours que le vent emporte ;
Et le discret zinzulement d’une mésange.
Je suis venu trop tard, ou mon temps est-il fait.
Corneille hilare.
Les années ont donné une écorce puissante
Au tronc du cerisier
Et ses racines vont puiser dans la bouche d’un mort.

 

22.03.2022

J’ai épuisé l’espace
C’est cela
L’espace n’a plus de suc, a perdu sa vitalité, toute
Un décor de carton pâte, sans carton sans mystère sans pâte.
Le balayeur qui passait là : aurait perdu sa montre
La nature, plus de nature, nous réconforte ; elle ne dit rien.
Une voix féminine parle à présent dans mon dos
et le soleil couvre le visage des passagers assis dans le RER
Et moi ? et moi ? A quoi ressemblé-je ?
Suis-je même désirable.
Le train va me déposer, à quai, comme tous les jours.
Mais non. Le train est à l’arrêt.

23.02.2022

Accepter de n’être rien
rien rien dans le néant des jours
Et que seules comptent
ces cordes ;
plus ou mois pourries,
qui nous rattachent à nos racines
même si l’arbre n’est plus.

Accepter de n’être rien
rien rien dans le néant des jours
Et que seuls comptent
ces cordes
les unes pourries les autres vivantes
celles qu’on ne peut couper
Tant elles s’ancrent en notre souvenir
et ces autres inaltérables qui nous attachent à des êtres
même si l’arbre n’est plus.

 

27.12.2021

Un état où rien n’atteint
où les problèmes restent au-dessus à la surface du monde
et sont
comme les nénuphars et le soleil, des ombres
Un état où les vitraux leurs rondeurs font des coussins
où les secondes sont des flocons d’avoine
Où le temps est arrêté
Ou s’il passe est un sillon doux,
Un temps qui ressemble à la mort
à son antichambre, et à la naissance du jour.

 

25.04.2022

Fil, vie d’équilibriste
Femme de dos : Cheveux d’ange dans les rayons du matin
Lui, gratte un jeu à gratter, deux jeux à gratter, trois jeux, souffle la poussière.
La lumière forte du soleil éblouit la Seine.
Vie, fil d’équilibriste
Quelqu’un a gratté la vitre avec un couteau pour y inscrire son nom
L’arbre s’enracine, mais l’homme ?
Et l’arbre, que sait-il du retour de la saison ?
Vie, fil d’équilibre.
La femme est la créature la plus douce que la Terre ait enfantée ;
Au sortir de la gare, les nuages délivrent des lampadaires.
Ailleurs des hommes exécutent des hommes d’une balle dans la nuque.

 

« Older posts Newer posts »

© 2025 Raphaël Dormoy

Theme by Anders NorenUp ↑

%d blogueurs aiment cette page :