Littérature, écriture

Catégorie : Poèmes (Page 5 of 31)

Journal des poèmes 

23.01.2024

Le fenêtre est plus sale 
Est-ce le brouillard ou la pluie ?
Mais il suffit d’ouvrir
pour que naisse le monde, à nouveau.
Tant cette virgule est importante :
Le loquet.
Finirait-il par connaitre chaque arbre,
Chaque parcelle chaque pierre
L’espérance serait ainsi. 

 

14.01.2024

Archaïque celui qui ;
La femme ouvre son écran pour en faire sortir une partition avant de la ranger. Les pages numérique défilent comme une partition au vent fort.
Mais après tout, son instrument est à ses pieds, couché.
Archaïque celui qui
Regarde les mots en lui comme du gros fer.
Verrait-on un homme en armure entrer dans le TER et s’asseoir, tandis que son cheval hennirait, sortant la tête en bout de rame ?
Archaïque celui
Qui regarde la neige à travers la vitre de nuit,
Même si la neige ne tombe pas,
Ne tombe plus.
Archaïque celui qui sait voir le mystère
Est étonné du mystère,
Et sait le déchiffrer  
Comme la musicienne sa partition.

 

15.10.2023

Y a t’il quelque chose qui
Me rappelle à ma part de mystère ?
Tous les signes au contraire
Me ramènent ici, sur les marches d’escalator 
Dans les couloirs, le hall de la gare 
Tout me ramène ici : dans un signe travesti. 
Qui s’il capte votre attention 
Est pour vous prendre ce supplément d’âme. 
Dans le hall, l’environnement vous souffle vos flammes 
Ou elles s’éteignent par les trop forts courants d’air.
Quelle part de soi offrir ? 

 

11.10.2023

J’ai mis 
J’ai mis trois francs dans la manivelle 
Pour faire sortir un poème 
J’ai mis, je me suis souvent tu 
Il faut se taire 
Mais il suffit d’une goutte de quatre pour que 
Pour qu’une parole naisse 
frêle tendre 
On sait qu’elle portera ses fruits tard 
En attendant j’ai mis 
J’ai mis trois francs 
On entend le petit air. 

 

16.09.2023

Arbre
Quelle vibration !
Le mot résonne d’une certaine manière 
en moi, sur une feuille qui n’est pas,
Avec cinq lettres. 
Mais la feuille et les caractères vibrent d’une façon certaine 
À présent. Qu’ai-je dit de la façon de la manière ? Rien
Arbre. 

 

15.09.2023

Je n’ai toujours pas ce bureau dont je rêve
Mais j’ai la vue sur le ciel
Et ce ciel se trouve entre deux mots,
Entre le mot “vue” et le mot “ciel”.
Je ne me souviendrais peut-être plus des mots,
Mais du ciel ?
À présent j’éteins le poème
pour mieux observer : ce ciel 
habite en moi.

Je n’ai toujours pas ce bureau dont je rêve
Mais j’ai la vue sur le ciel
Et ce ciel se trouve entre deux mots,
Entre le mot vue et le mot ciel.
Je ne me souviendrais peut-être plus des mots,
Mais du ciel.
À présent j’éteins le poème,
Pour observer, ce ciel 
habite en moi.

 

12.08.2023

Quoi rend le poème ?
Le poème joue les prolongations
Mais le merveilleux lui se tait ;
L’arbre ne dit rien. Il est.
Le poème serait comme le coquillage
Ajoutant celui qui le saisit devant la mer. 
L’arbre dans la rue,
situé devant la devanture du restaurant,
ne dit rien. Il est.
Dieu, quel vertige à présent.
L’arbre me fait une passe.

 

02.07.2023

Tout est commentaire. En effet comment taire ? Comment taire le commentaire ? Comment écrire ? Comment écrire sans être Commentaire. Comment taire, comment écrire ? Comment écrire sans être Commentaire ? Comment vivre ?
Comment taire. Tout le temps le bruit scelle. Un batracien sous la neige, une mouche qui s’innerve s’énerve. Tout concourt au même point. Tout, tout autour, tout. Tout est. Commentaires.
Il ne s’agit pas de crire. Ou alors, avec force ! Du rire au cri. Lundi, mardi : déjà deux. Lundi, brindille ? déjà trop. Mardi, jeudi. Le bruit scelle. Ça y est c’est foutu, tout est commentaire. Et le silence lui cogne. Mouche à merde, pompe.
Décidé sur le tapis, vert. Un, deux, trois, un, cinq, deux. Quant à l’automate : même mouvement. Vers la bouche. Un, deux.
Tout. Est. Comment. Taire. Aire, ère. Tout est. Tout. Est. Mettez le point où vous. Voudrez ? Commentaire !
Rien, il ne s’agit pas de nier. Du trop au port. Ni de tordre la langue Irène. 
Il faut plonger dans les rêves.
D’abord.

 

16.06.2023

Parfois, nous voudrions être ailleurs
Et nous souhaiterions que le temps passe, nous y porte ;
Que le temps vienne, pour fuir ce temps qui n’en est pas un,
Pour nous rapprocher de cet autre, qui n’est pas.
Sur le quai, dans la fissure qui va du bord jusqu’à mes pieds,
des plantes ont poussé.
Et le long du quai, entre la bordure et l’asphalte, d’autres ont fleuri.
Mais aussi dans le ballast, parmi les cailloux ocre et gris.
La voix des haut-parleurs emplit l’air des dysfonctionnements de voie.
Avec un peu d’imagination, les rails qui ondoient pourraient être les longs cheveux d’une femme rousse.
Des moineaux pépient aux heures chaudes du jour.
Le papillon prend ce qu’il peut, où il peut.
Chaque chose, chaque être a trouvé sa place, et la tient malgré cet entre-deux.

 

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