J’ai de la chance. Je vais pouvoir écrire, malgré tout. Par exemple, aujourd’hui j’étais au cimetière, Il y avait beaucoup de passants, un esprit comique aurait dit que les hommes étaient sortis de terre, de leur tombeau, qu’ils profitaient de la lumière de la vie. Il y avait aussi le merle, harmonieux plus qu’un autre oiseau, dont les vocalises nous amenaient loin des jours passés. C’est peut être cette grosse lune hier soir, surplombant le ciel, qui attire le printemps et tous les vivants, par le contour épais qu’elle laissa dans le ciel. Oui j’ai cette chance de pouvoir écrire, c’est à dire d’avoir un espace où consigner des phrases, des mots issus du présent comme on ramasse des bouts de bois avant de les poser à l’abri quelque part, avant la tomber du jour.