Le temps s’allonge comme les rails dans la gare
Par les rails à cause les rails
Comme le temps ne vient pas.
Ronds vides, au sol, comme des horloges
sans heure qui signifient : Juste attendre.
Attendre quoi ? Attendre le temps.
Le lézard cette aiguille filante, lui
a tout compris.
Catégorie : Poèmes (Page 15 of 32)
Journal des poèmes
Les trois cygnes au milieu de la Seine
Les pommes au milieu du jardin
Les nuages passant au milieu du ciel
Les notes de musique sur la caténaire
L’espace sauvage au milieu du RER
La rouille sur les structures
Les oiseaux sur la rambarde
C’est ce que mes yeux retiennent
malgré eux, malgré moi,
Dans le paysage,
Dans le paysage, lignes parmi les rails.
Celui qui n’a pas vu la nuit n’a pas vu le jour
Se lever, sortir les limbes de l’oubli
Renaitre au fond des yeux, du cœur.
Alors le corps respire, lentement amplement
Comme on souffle sur les tisons d’une Mémoire.
Le corps respire et prend l’air, tout l’air du ciel
pour garder trace,
Comme celles que les murs font
sur les flancs de colline,
Le corps respire pour garder trace, au plus profond de lui,
lorsque le la non nuit aura recouvert le jour.
Je suis dans le train du retour
À l’aller j’ai écrit un poème
Ce n’est pas vraiment le train du retour
C’est le train :
C’est le train Corail avec ses rideaux poussiéreux
Ses sièges épais moelleux
Qui peuvent faire une banquette quand on soulève l’accoudoir ;
Avec les plafonniers qui courent sur les côtés,
Et les rideaux qui bougent un peu.
Le train Corail et ses vitres sales
Et son bruit ouaté mais continu ;
Et ses suspensions plus molles qu’une selle d’un cheval, au trot bien entendu.
Je suis dans le train.
Et une fois encore, il ne tient qu’à moi de choisir la destination.
Comme tous les jours.
Mais si tout est silencieux
Pourquoi cette angoisse ?
Les paroles que mes voisines dans le RER déroulent flottent comme les algues à la surface du réel.
Discussion de travail, technique, laquelle constitue leur propre réel.
La Seine paraît plus bleue qu’à l’accoutumée, plus verte, presque turquoise, comme dans ce rêve fait il y a 8 ans, avec le fleuve qui coule au milieu d’Abidjan.
Autour de moi, dans le RER, ces mêmes têtes inconnues,
tandis que nous traversons la forêt sauvage.
Alors, pourquoi cette inconnue ?
Je me rends soudain compte être aussi transparent que mon environnement, que mon corps constitue une eau d’un aquarium ouvert.
Je me rends au travail.
Je vais au bureau.
Quel type de poisson vais-je accueillir ?
Une goutte est tombée sur ma lèvre
Ciel chaud
Le corps transpire
Une goutte qui allège l’esprit
emberlificoté dans les pièges de sa propre mémoire.
Une goutte qui tombe là,
Dans la fiction des jours
À l’intersection de la rue Froidevaux et de l’avenue du Maine
Tandis que le soleil se couche.
Une goutte au passage des trains,
des voitures,
Une goutte qui rend le monde tel quel, à sa nature première,
tel un livre ouvert.
Une goutte qui
tantôt contiendrait l’univers entier.
Puisse cette goutte tomber sur ma lèvre encore.
Faire du beau parmi les mailles du réel
Jouer cette note-ci plutôt qu’une autre
La vie est un enchevêtrement de cordes,
invisibles, ne l’oublie pas, qui vibrent.
C’est comme cette concentration à laquelle tu t’emploies
chaque jour dans le chemin physique des jours,
concentration à voir, qui est un relâchement de l’esprit ?
Sauf que là tout se joue dans l’espace aérien, subtil.
Le téléphone va sonner, prépare-toi.
Cette autre personne qui te pousse dans le vide, vois cette corde,
musicale. Apprends à jouer.
Et si la chose te semble difficile, techniquement impossible,
elle n’est peut-être pas plus compliquée qu’un sourire lâché
en direction d’un sourire.
Je marche
Je marche au même endroit
Mais je respire,
plus amplement
Et je maintiens cette amplitude dans la marche
J’ouvre,
J’ouvre les yeux
J’ouvre les yeux dans les yeux
Et je souris intérieurement(,)
Sourire en coin
Et je respire un peu de moi
que j’expire Oh, oh oh
Oh monde vierge
Je sors alors ma machine
O vieux boîtier,
J’arme le déclencheur
Je débraye la virgule
Et je vous en prie puisque vous êtes là
Souriez.
Tu as vu la lune
Dit-il à son ami imaginaire
Elle est rousse
Ville en carton
44 ans
Des yeux cernés
Combien de temps encor / en corps
Quelle mémoire la vitre gardera-t-elle ?
Qui gardera sa mémoire
Ici ou maintenant
C’est le même ici ou maintenant
Les stations comme les jours
À laquelle descendrai-je
Pour quelle correspondance ?
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