Les enfants
Le spectacle
Les enfants
Catégorie : Poèmes à l’enfant (Page 2 of 3)
Faire des selfies avant la mort,
ou regarder le ciel.
Mon fils creuse le sable.
Ne plus être vraiment là :
l’esprit, les coups de trop ; mais hors soi.
Le monde est une épaisse couverture et les arbres du jardin seraient mes poils.
Le monde est une question de distance,
Mon fils m’apporte une pâquerette.
“Soyez terrestre,
élevez-vous”, disent les mouettes.
Les moineaux, à hauteur de ciel,
de nuage, de chaises
veillent au grain : sable ! soleil !
Il me souvient de l’enfant,
ancré, ancré,
mais quel âge a-t-il,
quel âge terrestre ?
qui déroulait son fil, entre ciel et mer
Puis déployait ses ailes,
son cri.
Pour l’enfant, les minutes sont longues. Mais pour celui qui se rend à destination, que valent les secondes ? Que valent les minutes, les secondes, que le train consume dans sa course folle ? Nous allons plus vite que les nuages. Avec mon fils, nous regardons l’heure. Mais les chiffres sur le cadran ont perdu leur pouvoir. L’un succède à l’autre. Avec mon fils, nous regardons les nuages. Chaque nuage pourrait avoir valeur de mesure du temps : où la seconde minuscule se disperse, tandis que la longue heure nous accompagne dans le voyage. L’arrivée et le départ. Nous l’avons fait dans les deux sens. Il n’y a pas de bout. Que faisons-nous de cette attente ? Vois-je les secondes qui s’échappent ou suis-je concentré sur les minutes qui me sépare de l’arrivée ? Somptueuses minutes, somptueuses secondes, amassées dans le ciel, présent que le jour emporte.
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