Embarqués dans une galère, la même
passagers assis debout de dos de face
dans ce bus droit pas même courbe (pourquoi pas)
les géraniums s’en balancent.
Direction Nord, la vigne annonce la couleur
quelques feuilles éparses
mais les platanes sont malades ;
On se fait des politesses
À part baiser et combler l’angoisse, rien de neuf – heureusement
Le bébé s’en fout c’est le sein qui compte
petit coeur La fillette veut sa sucette
les mains s’accrochent le chien aboie
remue ça tangue on a traversé la Seine.
Dans la vitre près du conducteur
une femme debout de dos
le visage éclatant de la mort.
Auteur/autrice : rd (Page 51 of 53)
[Ralentir travaux ] Heureux, fier, ému de l’accueil des fragments de L’Amorgos, recueil de poèmes, dans la très belle revue Ce qui reste, coéditée par Cécile A. Holdban et Sébastien de Cornuaud-Marcheteau. Un grand merci à ces passeurs de mondes et pour l’attention portée au travail de l’autre.
Aujourd’hui, il ne se passe rien. Rien de plus que les jours suivants. Mes pas se dirigent vers – les mêmes lieux. Il se peut que les lieux aient disparu à force de les avoir arpentés, ou qu’il émane de ces lieux un charme sordide qui efface peu à peu la corporalité du promeneur. Le retrait que je garde au monde me montre les mêmes artefacts, une illusion géographique, ces routes, ces dates, ces rencontres. J’ai pensé à une dépression, mais c’est peut-être ça dans le mot vieillir. Je ne sais pas ce que l’homme souhaite au fond de lui. Mais je sais comme cela finit. Dans une chambre. Dans un lit. Et puis c’est terminé. Un corps nous soutient dans les épreuves, pour le plaisir des langues, l’échange des fluides, la décharge spontanée, l’épaule. La solitude est l’état inhérent de la société d’hommes à laquelle je suis lié, puis c’est l’effondrement, la chute dans l’obscurité sans écho. J’ai 38 ans. Je ne crois plus en rien. Je crois en la vie. Je crois dans ce qui se joue dans l’obscurité. Je crois en l’amour. Je crois. La vie me fait don du présent le plus délicat, le plus précieux, le plus je n’ai pas les mots. L’enfant. Il y a le reste aussi. Mais le reste corrobore la chute. J’admire le courage de ces gens que je vois passer. Je suis admiratif de l’abnégation, mais elle dépend du maître et je peux seulement constater la cruauté. Où vont les pas ? Cette question est à poser parce que les pas se manifestent, sans quoi j’aurai oublié. Ce n’est pas le ni oui ni non. C’est un non si tant est qu’un non puisse s’incarner dans une chair. C’est un mouvement vers. Cependant, je voudrais que l’abnégation fasse bloc. Je sais le désastre d’un tel mouvement. Je connais les risques. Mais les risques sont faibles au regard des gains. Je voudrais que l’abnégation fasse mur, je n’attends rien du reste. Ce sont des nuages à portée de mur. Le champ est limité. Je peux marcher entendant mon corps. Je peux, mais ça c’est en théorie. Mes soucis sont trop nombreux. Les soucis de charge. Ce que le passé nous transmet. Si bien que je compte sur l’éclaircie. Il en faut du courage. Il en faut de l’abnégation pour admettre que l’éclaircie se joue en soi. C’est le soi face à l’adversité qui nous précède. Et bien sûr ce lieu ouvert, c’est vers lui que mes pas se dirigent. Mais je ne me leurre pas. Ce lieu est un présent. Si seulement mes pas me conduisaient vers. Il ne sert à rien de vivre en théorie. Dès lors, il se forme un nouveau mur, qui en parallèle du suivant, forment un point dans le loin. Mes pas m’obligent une fois encore à bifurquer, et le labyrinthe se manifeste à nouveau, avec ce point en marque première. À défaut de le tarir, je m’enfonce à nouveau, espérant que l’ombre qui survient soit preuve de la lumière.
Structure et Concrétion sont les derniers récits présentés sur le site. Ils empruntent une même technique d’écriture, au dictaphone. Le dictaphone offre une grande liberté, celle l’oubli. La page est noire, c’est du carbone. On peut produire différents travaux en même temps. L’avantage est que la machine enregistre le dernier point, et poursuit son travail sans réglages particuliers. Soi, rester concentré sur l’angle mort. C’est d’une grande souplesse. Structure est une courte nouvelle, Concrétion un récit. Tout est poreux.
Ce qui ne peut-être dit
doit-il être tu ?
La rose ne peut-elle éclore
et sa forme et la ronce
et la douleur ?
Garde tes peines
accueille la rosée
et sa goutte
De sa forme naît la couleur
et l’Univers
qu’elle porte en elle
La tombée du soir
le parfum de ces roses emplit l’âme
quel parfum quel spectacle
au loin une cloche, une cloche qui tinte,
la cloche d’une église dont les contours
se noient dans la lumière lointaine
du village
Cela forme une butte, tandis que la parfum des roses emplit la nuit
c’est un parfum sucré, et discret
que les contours d’un grillon accompagnent,
ouvrant les alvéoles pulmonaires un peu plus qu’elles ne l’étaient
laissant entrer la nuit, plus loin
tandis que le coeur bat, à l’unisson de l’instant,
du présent
Des années me séparent de ce poème
comme je m’exerçais à savoir comment
le parfum de ces roses jaunes pouvait être restitué
au son de la cloche lointaine
Pourtant, l’instant n’a pas changé
et je remercie le poème
de m’avoir déposé à nouveau dans cette soirée.
#actualité – Il en faut du temps pour faire un pas. Ce site est conçu avec WordPress. Soyez la ou le bienvenu. Welcome. Le site est dit « responsive » et le confort de lecture est optimisé pour les textes présentés. Le thème WordPress utilisé est Hemingway. Merci du temps que vous prenez, et merci pour votre lecture. Le site est voué à s’enrichir progressivement. Je prie mon aimable lecteur d’excuser les bogues, cailloux et autres coquilles.
Les étoiles ont cessé de briller
un lampadaire éblouit la nuit
les nuages réverbèrent le passage d’un avion
(en direction de lui-même, c’est indiqué)
quel silence que l’obscurité est profonde
le souvenir d’un grillon persiste
des masques grimaçants passent au-dessus du banc
Je bois une autre bière
l’obscurité a-t-elle mangé la nuit ?
pourtant l’olivier, dans la clarté du lampadaire, tient tête
il est grand il respire
au-dessus de lui une trouée
une étoile sept huit
la nuit ne prend pas partie.
L’absence d’horizon
me voici libre d’une vie sans horizon
quel calme
le jardin est désert à cette heure
Les jeux attendent les enfants, qui reviendront
demain
L’absence d’horizon
c’est l’éternité augmentée du dehors
Le passé est loin derrière
et l’avenir n’est pas
Le jardin pourtant délivre ses promesses
L’aire de jeu attend les enfants.
certes.
Je ne sais pas ce qui manquait au monde.
Ma présence peut-être.
Je n’y suis plus. J’ai dû manquer quelque chose.
Seuls les cimetières me parlent. Ce sont des lieux doux et calmes
comme le monde.
La clarté ne s’est pas absentée de mes yeux. Au contraire elle est là présente. J’égraine les hypothèses comme le calice d’une fleur.
« Prudence », est-il écrit.
Tous les chemins mènent nulle part.
Alors pourquoi rester là.
Les graffitis sur les murs font des figures absentes. Pourtant chaque rivière porte un nom. Mon fils
assis derrière moi est une joie solaire. Nous partons vers les paysages absentés. Les paysages absentés c’est la lumière.
Le reste est ornement.
Je ne profite même pas du monde. Je n’en ai jamais profité. Je suis plus parasite que chien. Ma seule gloire est d’attendre le transport.
Mon fils parle et gazouille une langue familière tandis que je m’accroche à mon transport.
Certains villages par leur nom évoquent une femme, avec leur fontaine, leurs gouttières, leur dos d’âne.
Chaque rond-point est une respiration vers.
J’écris de tête, je réussis ce miracle.
La lumière ne laisse rien passer. Les voies sont ouvertes. On approche. De quoi ? On approche de quoi ? On commence à approcher. Quelle déception ! Les questions sont des culs-de-sac, des impasses originelles, qui, lorsqu’elles sont exactes, nous renvoient à cette autre,
première, vibration tactile où tout s’éclaire. La vitesse est limitée.
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