J’ai écrit tous les poèmes de la Terre,
Et mon coeur a brûlé
d’amour.
Ses pétales ressemblent aux feux de l’astre solaire
Il n’y a personne
sinon toi.
Nos lanternes brillent dans les ténèbres,
nous n’éclairons rien.
L’amour suffit.
Auteur/autrice : rd (Page 47 of 53)
Nommer, c’est reconnaître
J’ouvre la fenêtre
Le monde a-t-il vécu
L’esprit s’est-il consumé
au point de n’être plus
qu’un cerveau diaphane
Deux hémisphères cristallins
que la lumière du jour éclaire
Ashtray, disent les anciens.
Est-ce épreuve que celle à laquelle mon cerveau se livre
Mais qu’éprouve-t-on ? Et pour quel objet ?
Ici est une souffrance imperturbable
Pourquoi donc se rendre ailleurs.
Je puis peut-être espérer m’être transformé en fleur
pour éprouver la sensation de vertige
l’élévation coite, l’enracinement béat (si frêle pourtant) ;
Mais ici nulle couleur vraiment
Et puis je suis anima :
On soulèverait l’écho des montagnes pour les peupler encore.
Aujourd’hui, mon fils faisait des bulles de savon
tandis que je lisais un poème, à voix haute, pour lui
un poème de Brautigan, je ne me rappelle plus lequel
il m’a dit cent fois « je t’aime »
Cent soleils sur ma peau
comme cent kilos naissant des mers.
Ce matin, il a fait toute la famille.
J’ai donc écrit un poème en anglais
Assis en dormant sur un banc
C’est donc un poème en anglais écrit lisiblement
Tandis que le soleil échaude le sable autour du banc
Et que la bande en plastique blanche rouge oscille vibre.
Les yeux fermés, je ne reconnais rien autour de moi
Ni en moi, à l’exception de ce phénomène d’étrangeté.
Je suis seul. C’est la place du poète, un strapontin
Comment assumer cette solitude où rien n’est vrai sinon l’affliction que les corps s’imposent
où le monde (des hommes) suit la déclivité,
Comment assumer cette solitude en celui habité par la tentation du sommeil,
Comment assumer cette solitude mon cœur mon enfant ma révolte,
Comment assumer cette place où tout n’est pas pareil que le passé ?
Tout ça fut écrit dans un poème en anglais
Et la chute est un éclat de rire comme une levée de rideau :
Nous sommes tous des enfants abandonnés que le soleil pardonne.
Nous eûmes aspiré à autre chose
et finalement nous mordons la poussière
La langue lèche les parquets et les angles
Il faut mettre le paquet, dit-on
En fait il s’agissait de mettre le paquet et d’aspirer
Nos ventres sont mal remplis et les dents sont sales
Mais ils font aussi de la prévention
ils nous disent que nous allons dégueuler ou crever
Ils mettent sur les paquets les images
affreuses de la Terre qui brûle, ou pétrifiée
pour nous sensibiliser,
nous dire que tout ceci a assez duré
Alors les hommes se révoltent
les dents se déchaussent au moment de crier
les paroles ne sont pas claires
c’est compliqué à entendre
le silence comment fait-on pour exprimer le silence
quand les machines tournent à fond
nuit et jour, bruit et joue
Alors l’un d’eux s’arrache le cœur, et c’est beau
et l’image est mise sur les nouveaux paquets
de lessive
je n’ai pas besoin de grand chose
je n’ai pas besoin d’aller
à l’autre bout du monde
j’ai besoin d’un peu de lumière
j’ai besoin d’un peu de mouvement aussi, et d’eau
mais si la lumière venait à manquer
si le mouvement venait à rompre
alors il me faut partir,
à l’autre bout.
C’est vrai que je puis partir
pourquoi être pressé de rentrer chez soi
Ce chez soi est partout je l’oublie trop souvent
en chacun de mes pas déjà
et les portes sont en chacune des parties (que mon corps regarde)
Portes omises, portes entrouvertes
Seulement voilà il faut cette excitation de lumière
ce départ de feu, ce quelque chose, pour les voir
aujourd’hui, ce fut toi lumière
réaction en chaîne
C’est vrai que je puis partir
pourquoi être pressé de rentrer chez soi
Ce chez soi est partout, je l’oublie trop souvent
déjà, en chacun de mes pas
et les portes sont en chacune des parties (que mon corps regarde)
Portes omises, portes entrouvertes, portes mises,
Seulement voilà, il faut cette excitation de lumière
ce départ de feu, ce quelque chose pour les voir
aujourd’hui ce fut toi lumière,
réaction en chaîne.
Il fait froid, moins 4 peut-être
Le rayon de soleil perce
Je l’ai vu traverser la devanture
qui fait l’angle (de ma rue
et de la rue Ernest Cresson)
Elle baigne dans le soleil
Tous types de vêtements,
retouches, est-il écrit.
Bien sûr nous pourrions dire : rien
Rien qu’un peu formerait une espérance
un point d’appui
Mais si ce point se manifestait
l’abondance nous survivrait
Nous ne saurions qu’en faire
Elle serait louche
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