Littérature, écriture

Auteur/autrice : rd (Page 47 of 53)

13.07.2017

La vie a quelque chose de silencieux et de profondément inquiétant. Autrefois, j’aimais me faire peur. Mais maintenant que la mémoire du passé a disparu, maintenant que cette mémoire n’est plus que souvenir, qu’il ne reste rien, plus rien que quatre meubles, la vie reprend ses droits, lentement, doucement. Mais j’ai vu, et je vois encore, ce lieu terrible : je ne veux pas le nommer gouffre, puisqu’il m’entoure. Entre ces murs, ma mémoire n’est plus qu’une toile sans attaches. L’angoisse d’une solitude où mémoire, histoire, altérité, où tout aurait disparu, tandis que le corps bascule et roule. Autour de moi, toutes mes figures tutélaires qui furent mon refuge s’éloignent aussi. Je suis seul. Je suis seul et je suis celui qui occupe le centre d’une figure absente. Le centre d’une figure sans bord. Le centre de rien. Je suis peut-être à l’extrême du monde, là où les lois de l’attraction cessent, là où le silence reprend sa forme. Mon besoin de l’autre est total. Mais quel autre ? L’humanité fourmille de nous-mêmes partout. L’habitude d’un autre permet-elle de rompre avec le vertige sacré. J’aspire au long silence d’études et de travail. Le bourdonnement de la mouche n’a pas changé.

20.06.2017

Le passé est loin, l’avenir n’est pas et le présent
Qu’est ce ? Un banc sur lequel mes fesses,
– le présent s’efface
La légende dit : les anges soutiennent le monde.
A nouveau je suis à la frontière.
A la frontière, c’est l’homme sans Dieu
L’homme fait homme mais sans lien
Peut-être est-ce Dieu lui-même.
On a scié l’arbre
Et les pigeons dans leur vol ressemblent à
Des pierres tombales.

13.02.2017

Ce n’est pas grave d’avoir tout échoué
Et, je m’assois sur ce banc
je n’ai pas tout échoué, le soleil tient
d’ailleurs je me réchauffe
Les pauvres ont des petites joies  
manger bien manger ils mettent du soleil dans leur repas
Un papillon le premier de l’année est venu saluer  
ailes rouges, blanches, noires, 
Jour de fête ! on ferait chanter les moineaux plus fort
mais ce serait par effet de style
Manger plus lentement, relever la tête, 
les moineaux sont plus audibles.

28.05.2017

Est-ce épreuve que celle à laquelle mon cerveau se livre
Mais qu’éprouve-t-on ? Et pour quel objet ?
Ici est une souffrance imperturbable
Pourquoi donc se rendre ailleurs.
Je puis peut-être espérer m’être transformé en fleur
pour éprouver la sensation de vertige
l’élévation coite, l’enracinement béat (si frêle pourtant) ;
Mais ici nulle couleur vraiment
Et puis je suis anima :
On soulèverait l’écho des montagnes pour les peupler encore.

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