Littérature, écriture

Auteur/autrice : rd (Page 37 of 53)

13.05.2019

Les lierres me sauvent. Déjà, rien qu’un livre. C’est la promesse d’une présence, d’un paysage, d’une narration, d’un corps. J’ai même glissé un livre dans un autre livre. À côté de mon lit, plutôt que de les entasser pêle-mêle sur l’étagère. Oui, un livre dans un autre livre. J’ouvre la page, il est un livre. J’ouvre l’autre page, il est un livre. Les soucis de demain sont à présent loin. Ils sont une page, deux lignes annotées, dans un livre quelconque.

29.04.2019

Derrière la vitre, un autre monde ; un autre monde luit. 
Je suis allongé. 
Pourtant, si j’ouvrais la vitre, pour m’y rendre,
je passerais de l’autre côté, dans le monde ancien ; 
dans le monde ancien que mes pas arpentent chaque jour, chaque matin.
Il faudrait que cet autre monde entre chez moi ;
comme il entre à cet instant ;
autre monde, auquel j’appartiens, pleinement.

21.04.2019

se libérer des dernières peurs
la peur est comme un poste-frontière, un douanier, une guérite 
une illusion de flamme plus qu’une allumette, beaucoup plus que la lumière que nous connaissons,
mais qui par son illusion de flamme devient flamme, vous brûle les doigts (On se souvient de la douleur)
se libérer des dernières peurs 
la vie n’est pas cette grille cochée dans la fenêtre, au feutre noir, qui finit par obstruer le passage de la lumière, du jour
jusqu’au mouvement :  si le corps devient une allumette (le risque est grand). 
se libérer des dernières peurs
objectivement tu as tout : Un corps, de l’eau, un coeur 
il suffit d’oser batifoler dans la lumière – loin des tableaux, des représentations –
là où l’obscurité est la plus grande
ici, que pourrait-il t’arriver

14.04.2019

Monde déjà su.
Monde déjà vu. Ou peu.
Monde familier malgré le néant qui sépare ce monde
de mes yeux de mon corps de mes mains.
Monde-présent passant comme une promesse d’avenir
Comme un chez-soi malgré les limites qui me séparent de sa présence.
Ce monde est-il peut-être à l’image de mon être ? Lui qui défile dans la fenêtre
au moment où le tunnel le ferme sous mes paupières.
C’est peut-être allé loin (loin en spéculation). Et pourtant ce monde est bien là
Ce monde familier dont je suis aussi le dépositaire par la présence de mes mains, de mon corps de mes yeux.

09.04.2019

Que faire de cette durée, dont nous sommes les passagers 
Au-dessus les flots, au-delà les mers.
Le corps gagne enfin la surface des rêves.
Et qui contemple cette liberté ? 
Cette durée contenue dans le mot-clé : cette durée
Cette durée où l’éternité est un point (franchi)
Cette durée qui passe outre,
Qui se souviendra de la clé ?

23.03.2019

Torches vives, les forsythias alignés sur le boulevard Saint-Marcel
sont les torches du printemps.
Lorsque la lune brillera dans le ciel, 
parmi les galaxies de fleurs des orangers du Mexique, il sera temps de rallumer les étoiles. 
Les corètes du Japon, sur le boulevard Saint-Marcel, exhibent leurs louis d’or devant les promeneurs,  
tandis que le cerisier daigne jeter un pétale à mes pieds.
Diantre, quelle richesse ! 
Le houx garde jalousement ses baies. 
Parmi les jolies passantes, les tulipes rivalisent avec leur robe, plus légère, 
Le boulevard Saint-Marcel offre aussi aux travailleurs du ciel des auberges de saison : Myosotis, muscaris, véroniques, etc.
Le boulevard Saint-Marcel offre plus de richesse qu’une année de labeur ne pourrait contenir 
O hommes, ô nues mains, courez vite sur le boulevard Saint-Marcel planter des lampadaires jusqu’au loin, qui éclaireront les richesses à venir.  

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