Nous parlons Emploi
dans une pièce, et le stylo
fait une ombre
Quoi transmettre ?
La CCI a fait l’enquête, paraît-il
Le scintillement
La Seine coule dans le coin de la fenêtre, et le soleil vient
jusqu’à nous.
Ville productive, territoire de demain,
C’est la somme des initiatives qui fait que :
vieilles structures.
Quoi apporterai-je à cette réunion,
Sinon le scintillement ;
Au centre de la pièce,
La péniche aussi a sa phrase à dire.
Auteur/autrice : rd (Page 27 of 53)
Soleil sale qui réchauffe les coeurs
Toute l’eau du monde en forme de gouttes
Séchées sur la vitre du RER
Assis
À quai
Je suis dans le RER
Toutes les directions à cet instant se valent
Comme les heures du cadran.
Dans le ciel, les nuages font corps avec l’oeil-soleil.
Ce qui autrefois fut goutte est
L’univers.
Plus un lieu.
Le poème est un verre laissé dans l’armoire
laissée dans la cuisine,
en formica blanc.
Les journées passèrent.
Pourtant le réel est à
un pas
D’ici, un pas de là
Et l’espérance folle
D’en être.
L’avenue l’averse l’avenir : quelques gouttes
Promesse ténue ; mais quand même.
Expérimenter l’éternité,
C’est expérimenter que rien ne peut atteindre l’espace
Que l’espace lui-même,
Que rien ne pourrait arriver sinon
L’espace lui-même,
Comme deux boules de billard
dans un espace feutré ;
Certains coups ont plus d’éclat que d’autres.
Ici, la beauté est morte.
L’homme a retrouvé son destin de bête (un habit de primate) :
Voici sa conquête, c’est la victoire de celles et ceux qui lèvent les bras en forme de V,
et qui retournent les tombes comme des fétus de paille.
Pourtant, souviens-toi : Chaque pas est une victoire,
Sois joyeux pour ça, et le suivant,
et pour le vide qui se reforme sous tes pas.
L’âme est un brûleur qui fonctionne à plein régime,
Et parfois le poème est ce jet, flambant,
plein gaz, dans la montgolfière des jours.
Avant de voir à nouveau le silence.
Quand j’ai vu la lune,
son croissant
j’ai pensé : Certes
Certes la lune
Certes le monde
Certes la vie
Certes.
Ce paysage m’avait manqué.
Les souvenirs ne suffisent pas.
Il a fallu que je m’absente quelques minutes,
que je sorte les yeux du livre
pour découvrir ce paysage déjà vu,
dont l’émotion s’était enfouie.
À présent, le paysage n’est plus.
À présent, des maisons des friches des arbres des arbres fanés des fumées des industries traversent la vitre.
C’est la fin de saison
C’est la pointe de l’automne.
Le soleil peine à sortir des nuages.
C’est le lundi 14 décembre.
Il est 13h23, il fait 11 °C.
Il paraîtrait que l’hiver aura disparu bientôt,
Que la neige n’est plus.
Dans les gares, des caméras enregistrent.
La Seine reparaît dans le paysage.
Je replonge les yeux dans mon livre.
Le merveilleux
Se tarit-il dans les yeux de celui qui
Ou,
Est-ce le fait d’une lumière
d’un gaz particulier qui,
dont il suffit de faire varier le brûleur Pour
pour voir le monde,
changer d’ombre.
Et alors, dans l’apparence des choses
— Arbres, bancs, passant —
retrouver sa clarté première.
Il a fallu beaucoup à la rose pour être là
Mais pour le regard ?
Combien d’effort combien d’années
Combien d’épines
Combien d’insouciance
Combien de trop
Combien de pas assez
Combien de rien
Pour la voir en soi
Resplendir.
Concentre-toi sur le détail,
Le détail qui ne convient pas à l’ensemble
Ou si peu.
Et non sur la lumière devenue ombre,
Noyau sec, sans chair, pour l’oiseau affamé.
Concentre-toi sur le détail,
Oui, le détail qui ne convient pas :
Le sifflement aigu du vent dans la fenêtre,
La rayure faite sur le paysage,
La toux d’un voisin.
Et, sait-on par quel miracle,
La lumière du monde entre à nouveau,
Comme un verre empli d’eau.
Peut-être la salissure est-elle nécessaire
Pour être dedans,
Comme la poussière ou l’aspérité
Qui permet au flocon de naître.

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