Littérature, écriture

Auteur/autrice : rd (Page 26 of 53)

05.02.2021

Je suis de l’autre côté
Du côté où les sièges n’ont ni vue ni lumière
Là où les yeux sont enrubannés de pensées
étrangères de phrases mauvaises,
Là où il n’est ni jour ni lumière :
Là où le monde est plat comme un linge mortuaire, plié
repassé, sur l’étagère, avec une odeur de drap qui n’aurait pas d’odeur.
Ce lieu ressemble à la mort, au temps sans heurt,
Non au tombeau qui s’est entrebâillé, au mystère ouvert,
mais à la mort Elle-même, sans direction, sans inertie ; les mouches en moins.
Un lieu où personne ne viendrait vous trouver
Un lieu où personne n’irait vous chercher,
Le lieu où la mémoire ne se souviendrait pas
Si quelque chose en soi n’était irrémédiablement pas
attiré par la lumière.

 

28.01.2021

Comprendre le monde :
Être du monde.
Les oiseaux nomment-ils ?
Ont-ils besoin de nommer la branche,
Ou vivent-ils comme l’homme
éloigné de l’oiseau et du monde.
Les oiseaux ont-ils besoin de nommer le ciel ?
Ou vivent-ils comme l’enfant,
Comme l’enfant qui voit,
dans une joie certaine, néanmoins confuse, du monde. 
Qu’il est long d’être un homme. 
Mais un jour il vole.

 

22.01.2021

Nous parlons Emploi
dans une pièce, et le stylo
fait une ombre  
Quoi transmettre ?
La CCI a fait l’enquête, paraît-il
Le scintillement
La Seine coule dans le coin de la fenêtre, et le soleil vient 
jusqu’à nous. 
Ville productive, territoire de demain, 
C’est la somme des initiatives qui fait que :
vieilles structures. 
Quoi apporterai-je à cette réunion,
Sinon le scintillement ;
Au centre de la pièce, 
La péniche aussi a sa phrase à dire. 

18.12.2020

Ici, la beauté est morte. 
L’homme a retrouvé son destin de bête (un habit de primate)  :
Voici sa conquête, c’est la victoire de celles et ceux qui lèvent les bras en forme de V, 
et qui retournent les tombes comme des fétus de paille.    
Pourtant, souviens-toi : Chaque pas est une victoire,
Sois joyeux pour ça, et le suivant,    
et pour le vide qui se reforme sous tes pas.  
L’âme est un brûleur qui fonctionne à plein régime,
Et parfois le poème est ce jet, flambant, 
plein gaz, dans la montgolfière des jours.
Avant de voir à nouveau le silence. 

 

14.12.2020

Ce paysage m’avait manqué. 
Les souvenirs ne suffisent pas. 
Il a fallu que je m’absente quelques minutes, 
que je sorte les yeux du livre 
pour découvrir ce paysage déjà vu,
dont l’émotion s’était enfouie. 
À présent, le paysage n’est plus.
À présent, des maisons des friches des arbres des arbres fanés des fumées des industries traversent la vitre.  
C’est la fin de saison
C’est la pointe de l’automne.  
Le soleil peine à sortir des nuages. 
C’est le lundi 14 décembre.
Il est 13h23, il fait 11 °C.
Il paraîtrait que l’hiver aura disparu bientôt, 
Que la neige n’est plus. 
Dans les gares, des caméras enregistrent.
La Seine reparaît dans le paysage.  
Je replonge les yeux dans mon livre. 

 

« Older posts Newer posts »

© 2025 Raphaël Dormoy

Theme by Anders NorenUp ↑

%d blogueurs aiment cette page :