J’ai décidé de me ternir au plus haut point que je connais. Je ne vois pas d’autres aventures à tenir dans les jours, les mois, les années. Je serai débarrassé des scories des jours. De là, le monde serait différent, même si rien ou peu changeait dans la programmation des jours. Je crois que rien ne changera dans mon apparence, je veux dire que rien ne semblerait suspect ou de neuf, à moins que mon regard interrogateur finisse par semer le trouble chez mon interlocuteur. Mais après tout, depuis des années je fréquente mille personnes et je ne suis pas plus avancé aujourd’hui pour savourer où ils habitent.
D’ici, tout est différent, et pourtant je n’ai bougé ni de place ni de posture. Un siège de Ter, en première rame, en rez de basalte, appuyé contre la vitre, la jambe croisée sur la seconde. Alors évidemment l’inadvertance nous fait perdre l’assise. On tombe on retombe. Mais j’ai décidé de tenir la position. Et peut-être après tout est-ce parce que le pense-bête n’était pas incarné. J’imagine un gros oiseau, ou plutôt un gro oiseau, sans liaison, avec élision, c’est qu’il se tient droit, qui ne tombe pas dans la facilité de coller au dossier, d’adhérer, pour s’enfuir et se perdre dans tout ce que le monde charrie par la force mécanique des jours. Oiseau. Il n’y a plus qu’à tenir, ici. Et d’éclairer. Il faut imaginer une lampe torche qui ne porte qu’à quelques secondes, c’est peu.
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