J’y suis ! Nulle part. Plus d’un temps sépare ces deux phrases. Ça s’agite autour de moi, mais d’une agitation calme… Transcrire me fait rouvrir l’œil. Et par conséquent me replonge dans l’image, environnante. Je suis, j’étais, je suis dans le train INOUI n°6103 à destination de Marseille Saint-Charles, depuis une heure, environ. Ouvrir l’œil, me dis-je, mais le bon ! J’entends les mousquetaires en moi, trois, lever, croiser leurs fleurets, m’encourager de leur devise, tels ses points d’exclamation. Je referme les yeux. Je me concentre, décentre. Tout ceci me paraît très intrigant. Je me retrouve dans le lieu calme. Je connais ce lieu, l’endroit, ce nulle part, étant enfant, le même, qui survenait, survient dans le salon parmi les convives, au moment de m’assoupir… Avec deux « Où suis-je ? » faisant froncer les sourcils, nous pourrions tenter le regard. Mais la perplexité se lirait avant le sourire. J’ouvre les yeux. Je le surprends : Comment ne pas être effrayé par le néant. Si physique, si présent. Mes cheveux se dressent. C’est une image bien sûr (les miens s’étiolent). Mais mes mots en feraient tout autant. Je les calmerai, les brosserais dans le sens du poil. Et je dis : Que se passe-t-il en associant le néant du lieu, et la nuit à l’entour ? 𝐿𝑒 𝑛𝑒́𝑎𝑛𝑡 𝑓𝑒𝑟𝑚𝑒 𝑙’𝑜𝑒𝑖𝑙, 𝑒𝑡 𝑙𝑒 𝑔𝑟𝑎𝑛𝑑 𝑛𝑢𝑙𝑙𝑒 𝑝𝑎𝑟𝑡 𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡 𝑑𝑒 𝑙’𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒. Nous serions en pleine féerie des monstres. L’esprit retrouve son masque antique, inique et farceur. Ma bouche est vite encombrée d’un oeil de boeuf (c’est mieux qu’un orteil de porc, tout de même). S’il tombe, j’en serais bouche bée. Je le rattrape dans ma paume. Je soupèse sa masse et le montre aux voyageurs. Où sommes-nous, dis-je à l’entour. Nous sommes ici, dit l’enfant, heureux, venu contre mon épaule, plein de mansuétude, de gratitude. Regardez ! Regardez comme il est gros.

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