Je n’appartiens plus au réel. Je le sais aujourd’hui. Je respire
certes.
Je ne sais pas ce qui manquait au monde.
Ma présence peut-être.
Je n’y suis plus. J’ai dû manquer quelque chose.
Seuls les cimetières me parlent. Ce sont des lieux doux et calmes
comme le monde.
La clarté ne s’est pas absentée de mes yeux. Au contraire elle est là présente. J’égraine les hypothèses comme le calice d’une fleur.
« Prudence », est-il écrit.
Tous les chemins mènent nulle part.
Alors pourquoi rester là.
Les graffitis sur les murs font des figures absentes. Pourtant chaque rivière porte un nom. Mon fils
assis derrière moi est une joie solaire. Nous partons vers les paysages absentés. Les paysages absentés c’est la lumière.
Le reste est ornement.
Je ne profite même pas du monde. Je n’en ai jamais profité. Je suis plus parasite que chien. Ma seule gloire est d’attendre le transport.
Mon fils parle et gazouille une langue familière tandis que je m’accroche à mon transport.
Certains villages par leur nom évoquent une femme, avec leur fontaine, leurs gouttières, leur dos d’âne.
Chaque rond-point est une respiration vers.
J’écris de tête, je réussis ce miracle.
La lumière ne laisse rien passer. Les voies sont ouvertes. On approche. De quoi ? On approche de quoi ? On commence à approcher. Quelle déception ! Les questions sont des culs-de-sac, des impasses originelles, qui, lorsqu’elles sont exactes, nous renvoient à cette autre,
première, vibration tactile où tout s’éclaire. La vitesse est limitée.