Littérature, écriture

Catégorie : Poèmes (Page 5 of 32)

Journal des poèmes 

03.02.2024

Les hommes sont dans leur voiture de pensée. 
Mais pas les arbres. 
Il klaxonne. Les phares éblouissent le passant. 
Pour la première fois, je vois la place. 
Tant de détails qui restaient cachés, se soulèvent. 
Mon inquiétude de cette découverte se lit dans mes yeux.
Et encore je ne regarde qu’un côté de la place, que d’un côté du banc. 
Le banc tremble. 
D’autres ont ils la chance d’avoir le regard qui marche, quand ils passent ?
D’autres connaissent-ils cette place aussi bien que je l’ignorais.  
Je la traverse depuis des années. 
D’ici, de ce banc, pourrait-on saisir le monde dans ses bouleversements, ses soubresauts ? sa constance.
La place s’est illuminée. Il est 17h57. 
Je regarde le sol. 
Le vertige.  

 

28.01.2024

Quand les volets sont clos,
Que puis-je : dire ?
Une partie est sur le point de commencer.
Cette simple perspective, nouvelle
Me met en joie.
(Il suffit en plus que le métro traverse la Seine.)
Une simple partie commence,
mais quelle est-elle ?
Ah, un imbécile sourit dans la rame :
J’attends, j’attends, dit-il en tapotant.
Les gens autour sont bien étonnés.
Une femme chantonne une mélodie.
Les portes s’ouvrent, 
J’emporte son petit air, près de moi,
Près de moi.

 

23.01.2024

Le fenêtre est plus sale 
Est-ce le brouillard ou la pluie ?
Mais il suffit d’ouvrir
pour que naisse le monde, à nouveau.
Tant cette virgule est importante :
Le loquet.
Finirait-il par connaitre chaque arbre,
Chaque parcelle chaque pierre
L’espérance serait ainsi. 

 

14.01.2024

Archaïque celui qui ;
La femme ouvre son écran pour en faire sortir une partition avant de la ranger. Les pages numérique défilent comme une partition au vent fort.
Mais après tout, son instrument est à ses pieds, couché.
Archaïque celui qui
Regarde les mots en lui comme du gros fer.
Verrait-on un homme en armure entrer dans le TER et s’asseoir, tandis que son cheval hennirait, sortant la tête en bout de rame ?
Archaïque celui
Qui regarde la neige à travers la vitre de nuit,
Même si la neige ne tombe pas,
Ne tombe plus.
Archaïque celui qui sait voir le mystère
Est étonné du mystère,
Et sait le déchiffrer  
Comme la musicienne sa partition.

 

15.10.2023

Y a t’il quelque chose qui
Me rappelle à ma part de mystère ?
Tous les signes au contraire
Me ramènent ici, sur les marches d’escalator 
Dans les couloirs, le hall de la gare 
Tout me ramène ici : dans un signe travesti. 
Qui s’il capte votre attention 
Est pour vous prendre ce supplément d’âme. 
Dans le hall, l’environnement vous souffle vos flammes 
Ou elles s’éteignent par les trop forts courants d’air.
Quelle part de soi offrir ? 

 

11.10.2023

J’ai mis 
J’ai mis trois francs dans la manivelle 
Pour faire sortir un poème 
J’ai mis, je me suis souvent tu 
Il faut se taire 
Mais il suffit d’une goutte de quatre pour que 
Pour qu’une parole naisse 
frêle tendre 
On sait qu’elle portera ses fruits tard 
En attendant j’ai mis 
J’ai mis trois francs 
On entend le petit air. 

 

16.09.2023

Arbre
Quelle vibration !
Le mot résonne d’une certaine manière 
en moi, sur une feuille qui n’est pas,
Avec cinq lettres. 
Mais la feuille et les caractères vibrent d’une façon certaine 
À présent. Qu’ai-je dit de la façon de la manière ? Rien
Arbre. 

 

15.09.2023

Je n’ai toujours pas ce bureau dont je rêve
Mais j’ai la vue sur le ciel
Et ce ciel se trouve entre deux mots,
Entre le mot “vue” et le mot “ciel”.
Je ne me souviendrais peut-être plus des mots,
Mais du ciel ?
À présent j’éteins le poème
pour mieux observer : ce ciel 
habite en moi.

Je n’ai toujours pas ce bureau dont je rêve
Mais j’ai la vue sur le ciel
Et ce ciel se trouve entre deux mots,
Entre le mot vue et le mot ciel.
Je ne me souviendrais peut-être plus des mots,
Mais du ciel.
À présent j’éteins le poème,
Pour observer, ce ciel 
habite en moi.

 

12.08.2023

Quoi rend le poème ?
Le poème joue les prolongations
Mais le merveilleux lui se tait ;
L’arbre ne dit rien. Il est.
Le poème serait comme le coquillage
Ajoutant celui qui le saisit devant la mer. 
L’arbre dans la rue,
situé devant la devanture du restaurant,
ne dit rien. Il est.
Dieu, quel vertige à présent.
L’arbre me fait une passe.

 

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