Madame Edmonde,
comme son nom l’indique.
La bouche de la vieille se referme. La formule magique s’élève au-dessus des têtes, et se désagrège. Les convives assis autour du guéridon, main dans la main, écoutent. La bougie lâche des crépitements sporadiques et projette sur le papier peint des ombres fantasques. « Il est là… ? » demande l’un des convives. Un ange passe –. On éclate de rire : c’est Gisèle, la dactylo russe. « Pardon mes nerfs ont lâché » fait-elle. La vieille tend un doigt en direction de la porte. Gisèle s’exécute et sort. L’un des convives repose la question : « Il est là ? » La vieille se lève soudain, jette sa tête en arrière, sa langue jaillit toute violacée. « Esprit, esprit ! Brise tes chaînes ! » Elle rote et crache sur la table un geyser de vin. Rien. Elle retombe sur sa chaise épuisée. Les convives resserrent leurs mains. « Alors, alors est-il là ? – Oui, répond la vieille. Il est là. Il nous entend. L’esprit nous perçoit. Mais il est pareil aux autres ; bien trop faible hélas pour faire bouger ces lettres. »
Esprit., Madame Edmonde
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