Littérature, écriture

Catégorie : Poèmes (Page 25 of 33)

Journal des poèmes 

13.07.2019

Au bord d’un nuage :
je pensai que mon fils m’avait lancé une pierre,
mais c’est un oiseau. 
Et, ce que j’ai pris tout à l’heure pour un déchet plastique est un papillon.  
Au bord du même nuage, un vigoureux frêne m’instruit 
— ses branches, sa lumière, —
tandis que mon fils est entré dans l’eau du canal, 
montrant les poissons autour de lui ;
On ne se lasse pas des miracles.

 

14.07.2019

Les enfants sautent et jouent dans la forêt, gonflable, juste avant le terrain de foot, tandis que le bois étend sa lisière derrière. Le monde ne dit rien et pourtant le mystère du monde est présent en chaque chose ; en tout — même dans la tribune vide en bordure de terrain, même dans le caillou. Le mystère transpire du ciel, des nuages, de la surface de toutes choses ; et plus encore à cet instant, des arbres qui se dressent à la lisière du bois ; de chacun d’eux. Et mon impatience non à le décrire, mais à y entrer, équivaut à mon silence. D’un château l’autre, d’une forêt l’autre ; allons, allons les enfants. 

 

11.07.2019

Dans le métro, les marques fondent, 
la parole s’éteint. 
Ici elle fait l’effet d’un fil tremblotant dans la grille du ventilateur sans ressentir l’air ;
On vit encore avec l’image de cette parole pour les plus talentueux, 
Son souvenir ; on souffle on souffle pour prolonger la mémoire des habitus,
mais cette parole n’exerce plus rien. 
Certains s’évertuent à faire la grande roue, 
à faire la paon et le « pan » dans la grande roue ;
Mais c’est un cerceau géant, gérant, garant. 
Et ça ne les grandit pas, 
Et le monde s’éteint.

Les marques fondent, 
la parole s’éteint. 
Elle fait l’effet d’un fil tremblotant dans la grille sans ressentir l’air du ventilateur ;
On vit encore avec son image pour les plus talentueux, 
son souvenir, on souffle on souffle pour prolonger la mémoire des habitus,
mais la parole ne dit rien. 
Et certains s’évertuent à faire la grande roue, 
à faire la paon et le « pan » dans la grande roue ;
Mais c’est un cerceau géant, gérant, garant, 
Mais ça ne les grandit pas, 
Et le monde s’éteint.

26.05.2019

Je vais plus vite à pied que la file des voitures,  
Mais,  je préfère ralentir, — jouer : avec la lumière : jouer avec le monde.
Franchement, je n’avais pas vu tout cet or à portée de richesse,  
maintenant que le monde parle, qu’il s’ouvre comme fleur,
je vais devoir ralentir — encore et en corps. 
Je tourne, je tourne et je descends l’avenue du Maine,
Je préfère rouler plutôt que de marcher ;   
Aurais-je un jour la grâce et la sagesse d’un arbre ?

 

25.05.2019

Quand je m’arrête, wouaoh 
Tout l’espace retrouve sa clarté
Tout respire : et pas que la couleur des géraniums, rouges, à leur balcon,
même le gris sous les pas du pigeon boiteux. 
D’où vient cette impression de redécouvrir pour la première fois ? 
Toutes mes pensées m’ont quitté
J’avais peut-être les paupières trop ouvertes, 
Il suffit d’une pour que les autres suivent, toutes s’envolent.
“Je vois” “je vois”, clame-t-il rue Delambre. 
L’espace et le temps ici sont magnifiques,  
ainsi que les personnes qui passent. 
Tiens, voici un pigeon qui s’est posé sur le balcon d’en face. 
Me souviendrai-je de ce moment ?  
ou le poème ne sera-t-il que le souvenir lointain, mort ? 
Je croise les pattes. 

21.05.2019

Je prends mon risque,
Je suis dans la poésie
C’est plus casse-gueule que le langage
(Certains se vêtent avec élégance,
d’autres prennent ce risque)
C’est plus casse-gueule que le langage :  
Le vertige le mot, le mot le vertige ; 
Je prends ce risque au quotidien
je suis assis dans le RER ;
C’est comme un guépard assis dans un RER 
Vous le trouvez assorti au tissu
Mais ça s’arrête là
C’est pareil pour le siège. 

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