Littérature, écriture

Catégorie : Poèmes (Page 24 of 32)

Journal des poèmes 

11.07.2019

Dans le métro, les marques fondent, 
la parole s’éteint. 
Ici elle fait l’effet d’un fil tremblotant dans la grille du ventilateur sans ressentir l’air ;
On vit encore avec l’image de cette parole pour les plus talentueux, 
Son souvenir ; on souffle on souffle pour prolonger la mémoire des habitus,
mais cette parole n’exerce plus rien. 
Certains s’évertuent à faire la grande roue, 
à faire la paon et le « pan » dans la grande roue ;
Mais c’est un cerceau géant, gérant, garant. 
Et ça ne les grandit pas, 
Et le monde s’éteint.

Les marques fondent, 
la parole s’éteint. 
Elle fait l’effet d’un fil tremblotant dans la grille sans ressentir l’air du ventilateur ;
On vit encore avec son image pour les plus talentueux, 
son souvenir, on souffle on souffle pour prolonger la mémoire des habitus,
mais la parole ne dit rien. 
Et certains s’évertuent à faire la grande roue, 
à faire la paon et le « pan » dans la grande roue ;
Mais c’est un cerceau géant, gérant, garant, 
Mais ça ne les grandit pas, 
Et le monde s’éteint.

16.06.2019

C’est vrai. 
Après tout, pourquoi attendre
Les péages, la vitesse. 
Il suffit que la gare ait une panne, 
tout s’arrête, s’assoit, se fige.
Pourquoi attendre ; devant la machine. 
Je suis ébahi de celui qui, assis sur les marches d’une gare traverse, mille lieux, mille paysages,  mille âges.

 

13.06.2019

Voilà moi
Toujours à m’émerveiller d’un caillou, petit, bien lisse
Et à faire sur l’étendue des ricochets,
les plus loins,
Je n’ai pas fait de château moi, pourtant Et pourtant.

26.05.2019

Je vais plus vite à pied que la file des voitures,  
Mais,  je préfère ralentir, — jouer : avec la lumière : jouer avec le monde.
Franchement, je n’avais pas vu tout cet or à portée de richesse,  
maintenant que le monde parle, qu’il s’ouvre comme fleur,
je vais devoir ralentir — encore et en corps. 
Je tourne, je tourne et je descends l’avenue du Maine,
Je préfère rouler plutôt que de marcher ;   
Aurais-je un jour la grâce et la sagesse d’un arbre ?

 

26.05.2019

Le pas de côté
faire un pas de côté, 
qu’il est dur à faire, 
toujours un truc à faire ;
Pas de côté 
penser le pas de côté, 
non, au contraire,
le truc à pas faire !
Aller tout droit 
comme si de rien n’était.

 

25.05.2019

Quand je m’arrête, wouaoh 
Tout l’espace retrouve sa clarté
Tout respire : et pas que la couleur des géraniums, rouges, à leur balcon,
même le gris sous les pas du pigeon boiteux. 
D’où vient cette impression de redécouvrir pour la première fois ? 
Toutes mes pensées m’ont quitté
J’avais peut-être les paupières trop ouvertes, 
Il suffit d’une pour que les autres suivent, toutes s’envolent.
“Je vois” “je vois”, clame-t-il rue Delambre. 
L’espace et le temps ici sont magnifiques,  
ainsi que les personnes qui passent. 
Tiens, voici un pigeon qui s’est posé sur le balcon d’en face. 
Me souviendrai-je de ce moment ?  
ou le poème ne sera-t-il que le souvenir lointain, mort ? 
Je croise les pattes. 

21.05.2019

Je prends mon risque,
Je suis dans la poésie
C’est plus casse-gueule que le langage
(Certains se vêtent avec élégance,
d’autres prennent ce risque)
C’est plus casse-gueule que le langage :  
Le vertige le mot, le mot le vertige ; 
Je prends ce risque au quotidien
je suis assis dans le RER ;
C’est comme un guépard assis dans un RER 
Vous le trouvez assorti au tissu
Mais ça s’arrête là
C’est pareil pour le siège. 

19.05.2019

Je m’an . cre 
Je m’enra . ce 
Je veux
Je bran che 
J’éclos 
Je . clo . che 
Je bran che 
Je tou che
Je bran che  
Je tou . che 
Je . che
Tout est dans les 
Je chut . e 

05.05.2019

La mer fait rouler 
fait rouler les galets  
au coeur au creux de l’oreille
les galets parlent au coeur
la mer cet enfant
vous saute dans les bras.

 

29.04.2019

Derrière la vitre, un autre monde ; un autre monde luit. 
Je suis allongé. 
Pourtant, si j’ouvrais la vitre, pour m’y rendre,
je passerais de l’autre côté, dans le monde ancien ; 
dans le monde ancien que mes pas arpentent chaque jour, chaque matin.
Il faudrait que cet autre monde entre chez moi ;
comme il entre à cet instant ;
autre monde, auquel j’appartiens, pleinement.

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