Que sommes-nous derrière ces couches de poussière ? Quand tu me poses la question que tu ne m’as pas posée. Quand je réponds à la question, restée suspendue sur le coin de ton œil. Que suis-je ? derrière ces feuillets, ces titres, ces croûtes. Ces croûtes advenues par le trop plein d’absence. Je suis l’écorce ; que la main caresse. Je suis le paysage sans cesse reconnu par le pouvoir des mots, de la diction. Je suis l’étendue de la pensée, faite de paysages et de distances. Je suis ce doute qui oublia qu’il était doute. Je suis cette cire devenue froide. Pourtant, je suis cet homme que ta présence révèle – au-delà des titres, des futurs, des directions. Un homme qui demain encore oubliera qu’il t’a rencontré. Un être que ta présence réveille. Alors, pour répondre à la question que tu ne m’as pas posée, je suis celui qui t’a rencontré dans son sommeil. Je suis peut-être cette flamme. Je suis peut-être cette lumière derrière ces feuillets, ces titres, ces poèmes.