Où termine l’ici et maintenant ? Où commence l’après ? Moi qui suis assis sur un banc, regardant le soir tomber, et prendre forme dans le corps des choses : dans le corps des arbres allongés, de l’autre côte de la rive ; dans les reflets. Moi qui suis assis sur ce banc, et me concentre, me déconcentre, comme un caillou tombé dans l’eau. Mais ce n’est pas le moment exact ; l’instant est la congruence, à la congruence de mille autres. Dans le ciel, les étoiles apparaissent, l’une après l’autre ; comme les points d’un récit, dont les phrases ne demanderaient qu’à paraitre, ici et maintenant. Le chant de la grenouille a ce don, que dis-je le pouvoir, de lier tous les moments. À présent, je suis là, entre l’ici et le maintenant, comme si l’ici et le maintenant s’étaient détachés, l’un de l’autre, et formaient deux nénuphars. Je suis bien là, entre deux nénuphars.