la poésie est un état
parfois des chemins s’ouvrent
n’écoute pas ceux qui parlent de poésie
mais lis ceux qui l’écrivent
il y a une différence entre feu et feu
certains s’enflamment,
parfois les chemins sont redoutables
mais on trouve toujours quelques pensées qui l’égaient de leurs couleurs
assemblées
et, un échafaudage, n’est pas non plus le signe de mauvaise santé
au contraire, c’est un manque d’attention qui préoccuperait
dans la brèche
les coquelicots ne disent rien
On finit par voir un soleil,
un soleil gigantesque dans un ciel dégagé
si tard sur la route que les corps n’ont plus d’ombre
Catégorie : Poèmes (Page 29 of 33)
Journal des poèmes
Ainsi ce sera ma petite entreprise, le réel
à regarder les pigeons, marcher dans un square
à les observer – voler, atterrir
à regarder leurs mouvements de masse sur l’herbe du
square (ça vaut pas les vagues, certes)
parmi les hommes, assis sur les bancs, ou pas.
Ainsi ce sera ma petite entreprise,
parmi les hommes ou pas.
Regarder les nuages
couler sur la toiture
Laisse l’oiseau entrer
et se poser
Ce à quoi le corps s’accroche
ne sont-ce pas les branches malingres du passé ?
Il faudrait tout ôter
jusqu’à déraciner le ciel
Mais que resterait-il derrière le velux ?
Pépiements :
les feuilles d’un arbre
Quand il fallut installer la dictature, on supprima les bancs. Ensuite, on supprima les silences. Il fallait que chacun se rende d’un point à l’autre. Sans discontinuer. L’esprit devait toujours être occupé, à se remplir, ou à transporter quelque chose, tels que des mets. Sans néanmoins que cet objet pèse car l’objet est le regard lui-même. Le regard vide ne pouvait pas être toléré à moins qu’il s’agisse d’un regard rempli de vide où le vide occupe la place du regard. Ceux-là on les tolère, ils ne sont pas visibles. On ne les voit pas. Comme les arbres. Ce sont des arbres qui marchent, dirait-on. Je suis entré dans un jardin, je me suis assis.
On entend les cloches
Pas un merle dehors
à part la pluie
écriture, planche de salut
crois-tu qu’elle allait te sauver,
Sauver quoi
sois courageux,
Regarde ce qui t’entoure
sois courageux,
Ouvre les yeux
alors que sauverait-elle,
Fais une prière reçois ce qui t’entoure
Coeur posé sur le néant,
coeur assis sur un banc,
tu ne fais que retrouver tes racines.
Vieillir c’est apprendre à rêver, à marcher, à mourir seul,
vieillir c’est apprendre que les solitudes se complètent
C’est laisser loin les peurs les pleurs de l’enfant
mais être là pour le consoler s’il s’agite ou qu’il pleure
Vieillir c’est accepter de ne pas être ce que l’être aurait pu être, en d’autres circonstances, en d’autres événements
Vieillir c’est accepter d’être un peu plus épais
moins vigoureux, mais plus épais,
d’être là-haut bras levés, branches folles,
et d’avoir sondé loin dans le passé jusqu’à déformer le présent.
La neige a quitté les bancs
et le soleil étend ses rayons
il est l’heure de s’asseoir,
La neige couvre le jardin, et luit.
(Le jardin fait l’angle du boulevard Saint-Germain
et de la rue des Saint-Pères)
Je cherche le nom de cette fleur, qui m’est inconnue,
Dehors le boulevard charrie les véhicules et les véhicules font l’effet de blocs, de pierres, passant dans le courant,
La neige a érigé un havre de paix entre le monde et maintenant.
Ils ont effacé le coeur
ils vont le couvrir de chaux et de peinture
Demain, le coeur aura disparu
le mur sera blanc et lisse,
mais l’empreinte reste en moi.
Souviens-toi
à chaque instant souviens-toi,
Souviens-toi qu’elle te précède
à chaque instant, devant toi,
Et si tu ne te souviens pas
sors! et si la sortie t’est barrée
n’oublie pas qu’elle t’entoure.

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