Littérature, écriture

Catégorie : Poèmes (Page 28 of 33)

Journal des poèmes 

31.10.2018

Un monde où chaque jour l’énergie se consume à faire vivre
une lampe ; 
Une lampe, probablement magique, puisqu’elle apparait. 
Peu importe l’énergie consumée pour faire vivre cette lampe.
Cette lampe serait possible en chaque instant : 
Il suffit de la voir, même quand elle n’est pas là,
Il suffit de la savoir même si elle n’apparait pas ;
C’est son autre côté magique.
Cette lampe ne fait rien pour qui l’admire ; son miracle est ailleurs.

26.09.2018

Je ferme les yeux, 
Je ferme les paupières sous le soleil.
L’environnement retrouve sa clarté.
Les cris d’enfants, les joies de pelles, retrouvent leur clarté première. 
Les bruits s’entremêlent dans cette clarté joyeuse.
Un instant suffit pour tout perdre,
pour voir le château disparaître.   
Mystère enfui, enfoui sous les sables.  

 

07.09.2018

Fenêtre entrouverte, le houx luit autrement. Le houx, dans l’entrebâillement de la fenêtre, propage un peu de son éclat dans le houx de la vitre. Ce n’est pas le même houx, dirait-on, qu’autrefois. De même il en va des troènes, dans la fenêtre entrouverte, dont les branches bougent derrière celles du houx, lentement. Si le vent était langage, réussirait-il à mouvoir ces lettres? Fenêtre entrouverte, chair du monde. 

25.08.2018

Être vieux, c’est être moins souple,
Plus d’accès.  
La lune est cachée par le parasol. 
C’est la même nuit, le mystère en moins.
Être vieux, c’est attendre dans un paysage qui sert de décor 
Sans horizon, ni trompe-l’oeil, 
Et ordonner ses affaires 
dans l’attente d’un grand voyage
où tout restera à quai. 

 

12.07.2018

Il n’y a pas d’échappatoire puisque Poésie est 
Il n’y a pas d’autre monde que celui qui se présente
chaque fois que l’homme ouvre les yeux
le saluent
Parfois il faudrait une allumette pour se rappeler  
Ou une amulette qui se mettrait à crisser chaque fois que les volets se ferment pour nous désigner la transparence.
Mais à présent, tout me conduit en Lui : monde à l’état brut, sauvage, terriblement familier,
où chaque détail révèle sa nature, sa présence  
Dans le parc où je me situe, les bancs sont des sculptures; des livres à ciel ouvert sur lesquels les passants ont posé leurs fesses,
Les pigeons, pourtant mièvres d’habitude, nous indiquent, par leur présence et leur vol, une direction, du moins une correspondance. 
On voudrait croire à l’illumination, au surgissement synchrone de la pensée avec ce qui entoure, par le tintement des cloches 
Mais la page se referme pour laisser le champ libre et vierge. 

23.06.2018

Les deux portes-fenêtres l’une ouverte, l’autre fermée 
le soleil inonde la pièce comme j’ouvre un oeil 
et lui redonne son exact volume,
volume de belle espérance 
d’un à venir déjà clos dans le présent 
redonnant au présent son entier volume.
J’ouvre les yeux et je souris de cette espérance 
comme si toute l’épaisseur avait été lavée 
et que je retrouvai mes yeux d’enfant dans un corps nettoyé et lavé.

31.05.2018

Discutez, discutons, 
mais sait-on la qualité d’une conversation 
à la qualité de ses silences. 
Discutez, discutons. 
Elle est intarissable : son débit, son flux, c’est un flot immense,
comme si le saumon remontait à la source. 
Son partenaire rame un peu. 
Moi, je suis sur le bord, sur la table à côté,
terrasse ouvert, nous sommes le 31 mai.
Je sais que tu es là.

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