La mer fait rouler
fait rouler les galets
au coeur au creux de l’oreille
les galets parlent au coeur
la mer cet enfant
vous saute dans les bras.
Littérature, écriture
Journal des poèmes
La mer fait rouler
fait rouler les galets
au coeur au creux de l’oreille
les galets parlent au coeur
la mer cet enfant
vous saute dans les bras.
Derrière la vitre, un autre monde ; un autre monde luit.
Je suis allongé.
Pourtant, si j’ouvrais la vitre, pour m’y rendre,
je passerais de l’autre côté, dans le monde ancien ;
dans le monde ancien que mes pas arpentent chaque jour, chaque matin.
Il faudrait que cet autre monde entre chez moi ;
comme il entre à cet instant ;
autre monde, auquel j’appartiens, pleinement.
se libérer des dernières peurs
la peur est comme un poste-frontière, un douanier, une guérite
une illusion de flamme plus qu’une allumette, beaucoup plus que la lumière que nous connaissons,
mais qui par son illusion de flamme devient flamme, vous brûle les doigts (On se souvient de la douleur)
se libérer des dernières peurs
la vie n’est pas cette grille cochée dans la fenêtre, au feutre noir, qui finit par obstruer le passage de la lumière, du jour
jusqu’au mouvement : si le corps devient une allumette (le risque est grand).
se libérer des dernières peurs
objectivement tu as tout : Un corps, de l’eau, un coeur
il suffit d’oser batifoler dans la lumière – loin des tableaux, des représentations –
là où l’obscurité est la plus grande
ici, que pourrait-il t’arriver
Monde déjà su.
Monde déjà vu. Ou peu.
Monde familier malgré le néant qui sépare ce monde
de mes yeux de mon corps de mes mains.
Monde-présent passant comme une promesse d’avenir
Comme un chez-soi malgré les limites qui me séparent de sa présence.
Ce monde est-il peut-être à l’image de mon être ? Lui qui défile dans la fenêtre
au moment où le tunnel le ferme sous mes paupières.
C’est peut-être allé loin (loin en spéculation). Et pourtant ce monde est bien là
Ce monde familier dont je suis aussi le dépositaire par la présence de mes mains, de mon corps de mes yeux.
Que faire de cette durée, dont nous sommes les passagers
Au-dessus les flots, au-delà les mers.
Le corps gagne enfin la surface des rêves.
Et qui contemple cette liberté ?
Cette durée contenue dans le mot-clé : cette durée
Cette durée où l’éternité est un point (franchi)
Cette durée qui passe outre,
Qui se souviendra de la clé ?
Chaque poème nous rapproche du monde
Le monde blanc émerge
et le poème émerge d’un long silence
Lumière (.) Puis cela devient une habitude
Nous nous déplaçons d’un point à l’autre (lumière)
et les flaques d’eau sont légion
puisque le poème p (.) eut ( )
Torches vives, les forsythias alignés sur le boulevard Saint-Marcel
sont les torches du printemps.
Lorsque la lune brillera dans le ciel,
parmi les galaxies de fleurs des orangers du Mexique, il sera temps de rallumer les étoiles.
Les corètes du Japon, sur le boulevard Saint-Marcel, exhibent leurs louis d’or devant les promeneurs,
tandis que le cerisier daigne jeter un pétale à mes pieds.
Diantre, quelle richesse !
Le houx garde jalousement ses baies.
Parmi les jolies passantes, les tulipes rivalisent avec leur robe, plus légère,
Le boulevard Saint-Marcel offre aussi aux travailleurs du ciel des auberges de saison : Myosotis, muscaris, véroniques, etc.
Le boulevard Saint-Marcel offre plus de richesse qu’une année de labeur ne pourrait contenir
O hommes, ô nues mains, courez vite sur le boulevard Saint-Marcel planter des lampadaires jusqu’au loin, qui éclaireront les richesses à venir.
Le cerisier en fleurs, du cimetière, répand ses pétales, en tout sens
Le même cerisier que je retrouve chaque année ;
J’ai l’impression de fleurir quand je te vois, quand je reste près de toi,
Il est doux de voir les pétales se former, tomber,
tomber, aller, quel miracle, avec indolence, dans le ciel,
parmi le ballet des pies, les pirouettes langagières du merle,
ou le furtif pigeon ramier, dans son battement d’ailes,
ou le passereau, au contact de ton écorce, noir aveugle, rugueuse ;
Fleurir, encore et encore, tandis que la vie passe,
légèreté dans un monde léger,
plus léger que la mort, recouvrir les tombes ;
Le cerisier respire.
Attraper le soleil,
ses gouttes de lumière sur le front penché ;
le corps penché, entre
les images de marais, les reflets sur le plan d’eau ;
Se redresser, à mesure que la mer monte, dans le canal,
tandis que “oui” les passants
passant derrière devant le banc “attendez, revenez”
“j’ai une bête dans le nez”
tandis que “mercredi rebelote”
l’eau monte
tandis que “ça sent la vase ” les coques se redressent
“donc tu vois il bosse chez Carrefour”
tandis que le soleil décroît “non mais en même temps, les mecs sont graves” “ils savent très bien” “c’est des blaireaux c’est tout”,
prendre le large.
Jetée Jacobsen, Noirmoutier
Et le vent élevant
la mouette sans effort
de rires en rires
dans les marches du ciel
Festin des grands jours.
© 2025 Raphaël Dormoy
Theme by Anders Noren — Up ↑
Commentaires récents