Dans l’effondrement, j’ai fait ce rêve, ce merveilleux rêve. Je découvrais des formules de guérison. Comment les découvrais-je ? J’étais l’Univers, pardi ! Ce n’est pas exact. J’étais là où tout se tait à la bordure de l’Univers. C’est très étrange comme état. Et dans le rêve je découvrais des formules de guérison. Chacune de ces formules, sitôt sue, avait le pouvoir de déplacer le corps et de le soigner. Ce n’était pas une expérience de décorporation du corps dans la pièce où le corps s’est endormi, mais l’expérience d’une décorporation du rêve dans le rêve lui-même. Irrésistible point d’appui, que la volonté consciente reconnaît. Il me semblait que toutes ces formules de guérison étaient des anges, chacune de ces phrases déplaçait l’être dans une localité particulière. Des phrases simples dont il ne me reste rien au réveil. Comment les cueillais-je ? Je ne sais pas. Les fruits invisibles. Tout le reste était tristesse. Les forêts brûlaient. Des éléphanteaux venaient encore se baignaient parmi les hommes.

Journal des rêves, Le sourire des anges