Sans projet, sans cerf-volant, l’homme meurt. Il faut voir sa stature, sa fière ossature. Deux bouts de bois ne suffisent pas. Il faut la toile, et les attaches. Bien mettre la virgule, entre le bous de bois et les attaches, entre la toile et le bout de bois. Et puis il y a aussi ces traînées qu’on voit flotter dans le ciel. Peu importe ce qu’elles sont. Elles sont. On les voit. Il faut aussi la ficelle, pour le plaisir de dérouler. Il faut un regard quand même, pour admirer. Il en faut des choses pour faire un homme! Et si tout fut dit et que rien ne reste, c’est que ce tout fut emporté, qu’il faut recommencer, que le souvenir n’est pas ce tout lui-même. Et l’homme se retrouve seul, avec ses bouts de bois, avec sa toile. Cet homme cherche les attaches (et la forme) : entre parenthèses, c’est qu’il en a un vague souvenir. On les voit parfois souffler, seulement souffler.