Il y a, à cet instant, de vide, un extérieur qui m’oppresse. Non pas l’extérieur, mais la banale réalité des jours à venir. Non pas la banalité des jours à venir, mais ce à quoi, si vous êtes normalement constitué, c’est-à-dire de joie et de silence intérieur vous tenteriez d’échapper : Une tapisserie dont l’être s’est affublé aux limites même d’un ailleurs pour tenter de constituer un soi, un soi raisonnable, afin de traverser la vie. La vie, moins direction que charges, que charges d’âmes dont l’équipage doit prendre soin. Cet extérieur vient taper au centre de l’ici alors que je réussissais à m’extraire. Mais il reste ce centre, et je le vois, à cet instant je le ressens, comme un foyer vivant. Une poche de respiration d’où tout peut repartir. J’en mesure la hauteur et la profondeur pour être sûr de ne pas l’oublier. Ici la maison fait ses propres bruits. Le temps sort de l’horloge, de son corps mécanique, et le paysage doit être tu. Mais je ne manque pas de constater, dans la baie, le vol d’oiseaux, une dizaine, des palombes dans le ciel blanc, groupées, avec une forme fantasque d’un caractère en devenir. Et à quelques doigts du regard, sur la paille, les petits signes – moineaux, mésanges – de ponctuation, sauvages. Enfin c’est peut-être se souvenir qu’à l’endroit du vide, on peut ôter une lettre sans rien céder. On peut supprimer sans rien céder.