Attention, ouvre l’oeil ! le bon ! 
Ne trouves-tu pas ça bizarre ?
Ce cocker… Et cet arbre ?
Tous font comme si de rien n’était.
Ah ah ah ! Même les arbres ! 
Même les marronniers de l’allée ! 
À moins qu’ils sachent, qu’ils marchent droit, et fassent semblant de ne pas voir,
fassent semblant de diversion ! passants, cyclistes, piétons,
que cette manière d’aller, de marcher, soit un leurre ;
Que chacun voie, mais se taise.    
Ne pas faire plus malin que le pigeon qui picore un grain, 
que la roue qui tourne sur elle-même. Allons donc.
Cette dame, assise sur le banc, fait-elle semblant de lire,
Ou prend-elle la posture de celle qui fait semblant de ne pas lire ?    
Tiens, tiens. Ce chien a l’air fort fatigué. 
L’homme assis sur le banc a ses yeux qui lui tombe dans ses mains.  
Cette femme qui ferme les paupières a-t-elle des yeux qui lui poussent. 
Décélération, le monde à bout portant.